La guerre entre Capcom et SNK a débuté son apogée avec l'affrontement entre Super Street Fighter II et Fatal Fury Special. Le jeu de Capcom débarque assez rapidement sur Super Famicom / Super NES, il est par conséquent logique que Takara fasse de même. Voilà donc Fatal Fury Special, un jeu de 32 Mbits (la version Neo·Geo en faisait 150). Le plaisir de s'essayer à ce fantastique titre devient subitement bien plus accessible. Mais gare aux erreurs d'adaptation, Takara nous ayant donné du bon... comme du mauvais ! Si vous ne connaissez pas encore Fatal Fury Special (comment est-ce possible ?), cliquez ici :
Test de Fatal Fury Special
L'intro de la version originale n'existe plus, on n'a droit qu'à l'écran-titre avec la voix-off. Ce n'est pas grave si cela est pour préserver la qualité du jeu. Les modes proposés sont sans surprise : 1P Game, V.S. Game, Count Down, Options. Avant de détailler les modes de jeu, signalons que les options permettent de régler le son en Dolby Surround.
1P Game, c'est similaire au jeu original sur Neo·Geo. On choisit un des 15 combattants du jeu et on se lance dans un long tournoi. Le but sera de vaincre Geese puis Krauser et, qui sait, se mesurer à un invité surprise.
Le V.S. Game est un versus on ne peut plus classique : on joue contre un adversaire humain et le vainqueur peut changer de personnage sans que le compteur de victoires cumulées n'en soit affecté. On regrettra l'absence de choix du stage et de réglage de handicap. Il s'agit d'un mode Versus tout ce qu'il y a de minimaliste.
Le mode Count Down s'appelle License Play sur Super Famicom. Le but est de vaincre une série d'adversaires avec un compte à rebours qui démarre à 3 minutes. Plutôt original, mais à réserver aux joueurs solitaires, tandis que le mode Elimination Match de Fatal Fury 2 s'adressait aux adeptes du jeu entre amis.
Tout ceci semble pour l'instant très prometteur, il faut toutefois grandement nuancer. Chez nous, sur Super Nintendo, Takara a décidé de n'allouer que 24 Mbits au jeu. Il en résulte qu'il manque 4 personnages : Cheng Sinzan, Big Bear, Axel Hawk et Laurence Blood. Ryo Sakazaki est certes disponible sans le moindre code mais franchement, 15 personnages + 1 caché, c'est bien mieux !
Tous les coups spéciaux de base sont présents, de même que les fameuses Desperation Moves aux manipulations toujours aussi compliquées. Les placer reste donc un immense plaisir... et occasionne un maximum de dégâts !
Les 16 stages (sur Super Famicom et Super NES) répondent présents et sont franchement réussis pour une adaptation. Bien sûr, la résolution est moindre. Toutefois le nombre de détails, le choix des couleurs et le respect global de la version Neo·Geo font que cela demeure une réussite de ce côté-là. Il manque des éléments comme les scooters dans le stage de Kim (il y en a un, garé à côté de la fontaine), les intros des stages (sauf celui de Terry), etc.
Version Super NES | Version Neo·Geo |
Le son est d'une qualité plutôt bonne mais s'éloigne curieusement du modèle original. Les thèmes sont modifiés et au final, c'est moins fidèle que pour Fatal Fury 2. Les digitalisations vocales et bruits d'impacts sont nombreux et corrects.
Les coups demandent un timing bizarre et différent de la version Neo·Geo. Une fois qu'on s'y est fait, ça va bien mieux. Il y a de nouveaux enchaînements discutables comme par exemple le coup de pied puissant sauté suivi d'une "chope".
L'animation est trop lente, surtout en 50 Hz. Si vous optez pour une version import Super Famicom ou Super NES (et je vous comprends), le jeu sera trop lent sur une console européenne. Sur console japonaise ou américaine, cela va bien mieux. Fatal Fury Special n'était pas très rapide sur Neo·Geo, Takara aurait pu saisir l'occasion de rectifier un des rares défauts de ce jeu à moindres frais.
En résumé
Takara confirme ce qu'on avait vu avec Fatal Fury 2 : cette société maîtrise de mieux en mieux la console 16-bit de Nintendo et est à même de rivaliser avec Capcom, pour peu qu'on lui donne de bons jeux à adapter. Ce Fatal Fury Special reste bien entendu inférieur à la version Neo·Geo. Cependant, le travail effectué est admirable au regard de la "faible" capacité du jeu. Super Street Fighter II retrouve donc chez Nintendo son grand rival de l'arcade. Évitez à tout prix la honteuse version européenne qui ne dispose que de 12 personnages.
Les "plus"
- Adaptation de grande qualité
- Mode Versus (bien que succinct)
- Mode Count Down
- Options plus complètes
Les "moins"
- Jeu un peu trop lent, voire beaucoup trop lent sur console européenne
- Jouabilité révisée
- 4 personnages et 4 stages en moins (version Pal)