L'ouvrage est sorti il y a maintenant quelques semaines. A la lecture d'opinions positives et au vu de la renommée de Pix'n Love, je m'attendais à un bel ouvrage de qualité. Je suis en fait tombé sur un livre écrit par un journaliste peu documenté sur le secteur de l'arcade qui s'essaie à romancer laborieusement l'ambiance des salles d'arcade tout en rognant joyeusement sur l'historique réel du marché de l'arcade.
La forme d'abord. Le livre est en N&B toutes les deux pages. De ce que j'ai lu, rien à voir avec Pix'n Love, il s'agit de sa condition d'origine. Un choix bien évident aussi inutile qu'incompréhensible vu que le coût reste identique. La mise en page, par contre, est très dynamique. Le livre est bourré d'illustrations entre artworks, screenshots et captures à l'ancienne. Parfois, les images prennent trop le dessus, comme avec ces doubles pages consacrées à des illustrations qui ne sont pas forcément mieux que le reste.
Le fond maintenant. Le livre est découpé en chapitres, chacun consacré à un genre de l'arcade. Comme la majorité des personnes sur terre, l'auteur s'y connait mieux sur les jeux de baston que sur les jeux de carte. Cela se ressent dans la dynamique d'écriture et aussi dans le contenu peu approfondi. Pour le reste, on a le droit à SA vision de l'arcade, une vue subjective des éléments marquants du marché. C'est déplorable de voir les shoots résumés quasiment exclusivement à Cave, les bornes dédiées à Sega ou de voir plusieurs pages et photos consacrées à Daigo. D'accord, il est excellent et mérite qu'on parle de lui. Seulement, c'est carrément un long portrait élogieux qui est fait de lui, alors que les autres, les vrais pontes de l'arcade sont traités plus sobrement. A trop s'attarder sur ce qui lui tient à coeur, il oublie, volontairement ou non, de parler de companies et de jeux qui ont marqué l'arcade. On sent l'amateur, le gamer grand public qui ne cherche pas plus loin que le bout de son nez. Il se fait plaisir sans faire plaisir; il écrit pour lui. On doit donc se contenter de chapitres ayant un traitement qualitatif et qualtitatif aléatoire de chaque genre.
Le style d'écriture. Là, ça devient fordimable tellement il est mauvais. Toutes les phrases pré-construites et expressions usuelles se sont données rendez-vous dans ce livre. Alors qu'il essaie de donner plus d'énergie à sa plume, il devient très vite ennuyant à lire. Car on le sent bien s'essayer à quelque chose qu'il ne maîtrise pas. Ses tentatives pour retranscrire l'ambiance d'une salle ou la frénésie d'une partie sont pathétiques. Il ne sait pas écrire, il ne sait pas conter, il ne sait pas romancer: il est définitivement mauvais.
Chapeau bas enfin à Pix'n Love qui oublie de se relire pour se planter dans la numérotation des pages, couper des mots n'importe comment lors des passages à la ligne et finir le texte d'un encadré sans point en plein milieu d'une phrase.
Le problème final de ce livre est d'être montré comme un ouvrage fourni, alors qu'il est d'une médiocrité acablante. Personne ne s'intéressera à ce livre sans être déjà intéressé par l'arcade. Seulement, la pauvreté de la documentation, l'absence de sources et de chiffres (oui, AUCUN chiffre) le rend totalement incohérent par rapport à sa cible. JAPAN ARCADE MANIA ne nous apprend rien, alors qu'il promettait la lune dans son introduction. Encore un exemple de journaliste à l'égo surdimensionné capable de déféquer des dizaines de pages sans se donner la peine de prendre du recul et d'être exigent par rapport à son travail.
A éviter donc.
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