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Undercover Cops (arcade)

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    (Irem, 1992, version Jap)


    Malheureusement très peu médiatisé (pour des raisons qui seront expliquées plus loin dans ce test) et dû à une présence discrète de la borne dans nos salles d’arcade de l’époque, Undercover Cops est un beat’em all injustement méconnu, voir même occulté. Il est temps de réparer cette erreur et de redécouvrir ce joyau de la firme d’Osaka tel qu’il le mérite. C’est parti !

    Survivants de l’enfer

    L’histoire du jeu se déroule en 2042 dans un New-York post-apocalyptique qui n’est pas sans rappeler les univers d’Hokuto No Ken ou de Mad Max. Cette fois-ci, pas de petite minette à aller sauver mais il faudra simplement anéantir un dangereux scientifique, au doux nom de Dr Clayborn, ainsi que son redoutable gang. En effet, cette clique de dangereux individus a décidé de faire sauter la ville avec une bombe nucléaire. Rien que ça.

    Pour réaliser cette mission, le commissaire Gordon (si, si ^^) est bien décidé guérir le mal par le mal. Il engage donc 3 flics sous couverture avec des passés assez sulfureux :


    Matt Gable : Ancien footballeur professionnel, Matt s’est vu mettre dehors de sa ligue pour son comportement un peu trop « brusque ». Vous avez compris, Matt est la brute du jeu. Cogner fort est sa devise. Il est aussi un champion du lancé d’ennemis en l’air et est capable de se déplacer rapidement grâce à un dash. La technique de son « super desperation move » est assez comparable à un Rocket Man qui irait s’écraser dans le sol produisant une onde de choc.


    Zan Takahara : Maître Takahara, comme son titre l’indique, est un ancien professeur de karaté et de philosophie. Il a la mort accidentelle d’un homme sur la conscience lors d’une légitime défense. Ce personnage est assez standard dans le rapport vitesse/force des coups. Distribution de gifles et de coups de pieds sont son pain quotidien. Son « super de-seperation move » ressemble à une pluie de boules d’énergie.


    Rosa Felmond : Sous ses airs de garçon manqué, Rosa cache un cœur brisé par le destin. En effet, son petit ami est décédé suite à une agression par des voyous. Elle voue son temps libre à nettoyer les rues des criminels. Mademoiselle Flemond est bien rapide dans la distribution de tatannes mais avec moins de puissance que ses 2 autres partenaires. Son « super desesperation move » nettoie tout ce qui se trouve à l’écran à l’aide de vagues d’énergie.



    À noter que sur la version arcade il est possible de jouer jusqu’à 3 joueurs en même temps.

    I like to move it, move it

    Un des points fort du jeu (et ils sont nombreux) est la quantité de coups disponibles pour fracasser du méchant. Avec son joystick et ses 2 boutons à disposition, saut et attaque, il est possible de faire une multitude de combinaisons de coups en tout genre. Projections, dash, air dash, multitap, combo-finish, back attack, enchaînements, etc, de mémoire je n’avais jamais vu un beat’em all proposer autant de coups. Même Violent Storm est dépassé sur ce plan. Tout ce panel de techniques vous sera très utile face aux légions d’ennemis qui vous feront face et pour venir à bout de la difficulté assez revêche du jeu.



    Dans les moments difficiles, vous n’aurez pas besoin d’astuce et d’espièglerie comme Candy, mais de super moves. En effet, chaque personnage est pourvu de 2 techniques permettant soit de se dégager d’adversaires trop collants, soit de faire le grand nettoyage à l’écran. Evidemment, l’utilisation d’une de ces supers attaques se paiera avec un peu de votre énergie.


    D’autres atouts viendront parsemer votre chemin pour aider à accomplir votre mission. Tout d’abord les projectiles ; là aussi la panoplie est hallucinante. Briques, thons (!!!), torches, tuyaux, bidons, caisses, motos, Hummer (!!!) et j’en oublie. Mais l’arme qui restera la plus marquante est certainement le poteau en pierre (ou la poutre métallique) qu’il faudra d’abord déterrer puis à vous les joies du « prends ça dans ta gueule !». Vous pourrez soit la carrer entre les 2 yeux de votre ennemi, soit la faire tournoyer autour de vous afin de tout balayer. La poutre de pierre rétrécira au fur et à mesure que vous porterez des coups avec. Bref, pour dire que la sensation d’impacts puissants est bien représentée.

    Pour récupérer de l’énergie en cours de route, vous pourrez ramasser divers plats ou même carrément bouffer tout crû poulets, poussins, cochons ou escargots. Végétariens, passez votre chemin. Parfois, certains voyous se promèneront avec des cartons. Il suffira de les taper pour qu’ils fassent tomber de la nourriture …. Ou des grenades !!!

    En ture pour de nouvelles avenroutes

    Undercover Cops se constitue de 5 niveaux ponctués par le traditionnel Boss qu’il faudra éliminer. Suivez le guide ! :

    Stage 1 : Team Jaws

    Petite promenade sur la plage ensoleillée (mais pas de coquillages et crustacés) qui vous amènera dans les docks humides et mal famés. « Parcs », le Boss de fin de niveau, vous attendra pour un petit duel devant une presse hydraulique. Une scène qui vous rappellera un film de James Cameron de 1984.



    Stage 2 : Bloody Goddes

    On débute sur un pont ferroviaire devant un magnifique paysage bucolique. Mais pas le temps de s’attarder car une plateforme mobile vous attend pour vous emmener tout en haut d’une infrastructure (fragile) pour le combat avec votre 2ème adversaire final.

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    Stage 3 : Mogura-Lians

    Voyage non pas au centre de la terre, mais dans les égouts, royaume des redoutables hommes-taupes. Une bonne soupe maison vous réconfortera après la longue traversée du désert.



    Stage 4 : Midnight Sparks

    Attention où vous marchez en ville ! Cette dernière appartient à une bande de motards prêts à vous écraser au moindre carrefour. Après un long trajet plein d’embûches, soyez le bienvenu au cirque !


    Stage 5 : D.A.S.

    On sort de la ville à travers les décombres et la pampa pour rejoindre un très grand aéronef. À l’intérieur se trouve l’objectif final de votre mission ainsi que les résultats de manipulations génétiques. Dépêchez-vous avant que votre aventure ne se termine par une fin tragique…



    Chaque niveau s’accompagne d’un chrono pour ne pas traîner face aux vagues ennemies. Une fois le stage terminé, vous avez droit à une rétrospective, façon bandit manchot, de vos victimes. Il vous faudra 45 min avec un très bon entrainement pour « one créditer » ou 1h et + environ pour les débutants. Cela peu sembler court, mais pour ce type de jeu c’est plutôt long.



    Plein les mirettes !

    Autant dire tout de suite, si l’on se réfère à l’année de sa création et en comparaison des titres du moment, Undercover Cops est magnifique. On reconnaît tout de suite le style graphique d’Irem et le côté apocalyptique récurent dans leurs jeux. Que ce soit les sprites, les décors ou les animations ; ils fourmillent de petits détails qu’on se régale à découvrir. Il suffit pour ça de regarder lorsque les hommes-taupes surgissent du sable. On se rend compte que l’explosion qui les accompagne se constitue d’une multitude de frames. Tout simplement fabuleux ; un travail de titans.

    Les fans d’Irem auront aussi tout de suite remarqué les petits clins d’œil laissés ci et là qui font référence à R-type ou Moon-patrol par exemple. Si Undercover Cops se veut sombre dans son ensemble et avec ses protagonistes, il est quand même ponctué de quelques pointes d’humour surtout face aux Boss des stages 2 et 3.

    À aucun moment la sensation d’un niveau plus riche que l’autre ne se fait sentir. On voit bien qu’Irem maîtrise son sujet ainsi que la programmation. D’ailleurs, plus tard, face à la récession, une partie des programmateurs fondera une nouvelle société sous le nom de « Nazca Corporation » à l’origine du 1er épisode de la série phare de la Neo-Geo : Metal Slug. Une carte de visite en somme.

    En ce qui concerne la musique, cette dernière est de très bonne facture. Dans un style pur Jaz-zy/Techno elle colle bien au jeu. Certes, le son ne rivalise pas avec celui de Konami ou Sega qui restent les Maîtres dans ce domaine à cette époque. Elle ne vous trottera pas non plus dans la tête mais vous accompagnera allégrement durant le jeu. À noter quelques bonnes digits de voix durant le jeu.

    Les transitions de la honte

    Face à cette déclaration d’amour, pourquoi Undercover Cops n’est-il pas si recherché que ça ? Malheureusement, ce jeu a bénéficié d’une transition japonaise à américaine la plus lamentable qui soit. Et je pèse mes mots.

    Voici un florilège de ce qui a été modifié dans la version US/World de ce jeu :

    D’abord le plus grave ; les personnages ont pratiquement perdu la moitié de leurs coups. Rien qu’à ce niveau, l’intérêt du jeu est divisé par 2. Fini les projections, dash aérien, special moves ou combo finish. Une catastrophe je vous dis.

    Ensuite viennent certains décors ou détails qui ont été supprimés. Je ne parlerai même pas du stage 2 qui a subit un remodelage du pauvre. Exit les magnifiques décors remplacés par des troncs d’arbres. C’est le jour et la nuit lorsqu’on compare les rails du train au sol entre les deux versions.



    On continue le carnage avec les musiques qui n’ont plus rien à voir avec la version Jap. Molasses, on dirait qu’elles tournent au ralenti. Pire même, certaines voix audio ont carrément disparues. Au final ça nous donne une musique d’ascenseur aussi dynamique que celles de Richard Claydermann. Pour ne pas faire de jaloux, les digits prennent aussi un coup et donnent dans le gargarisme.

    On notera aussi des changements dans les noms des Boss et protagonistes. Certains items (nourriture) varient et certains traits d’humour typiquement japonais disparaissent.

    Voilà pourquoi, avec toutes ces modifications, Undercover Cops US/World perd largement de son intérêt et on passe à côté d’un beat’em all génial à l’origine. Ajoutez à cela une présence plus prononcée de la version US/World dans nos vertes contrées et une cote de prix plus élevée pour la version Jap ; vous avez la réponse à mon introduction.

    Une version arcade nommée Undercover Cops Alpha sortie en 1992 aurait gardé toute la richesse de la version Jap avec les textes en anglais. Malheureusement cette version semble très rare sur le marché des PCB.


    Il est bon mon saucisson, achetez-en !

    Irem signe ici un excellent beat’em all qui n’a absolument rien à envier aux productions Capcom ou autres. Un gameplay riche pour un maximum de plaisir dans un univers aux graphismes de qualité, voici le résumé final de ce jeu. Je ne peu qu’encourager les gens à essayer au moins une fois cette merveille dans sa version japonaise. Pour ceux qui sont adeptes des jeux de baffes, cette PCB se doit de figurer dans votre ludothèque. Un must.

    Je terminerai ce test en précisant qu’Undercover Cops existe aussi sur SFC (mais dans une version 1 player only) et sur Game Boy en spin-off. Un album d’OST et une BD sont aussi disponible sur le jeu.



    Sources :
    - Blamethecontrolpad
    - Videogame Museum



    Auteur : Kretinou
    Mise en page : Kretinou
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