témoignage d'un salarié d'une chaine de montages de voitures
Yvan Zimmermann est salarié à Peugeot-Mulhouse (10 000 salariés), en tant qu’ouvrier à la peinture. Syndicaliste CGT et membre d’Union 68 qui, avec la LCR, impulse le comité local pour un nouveau parti anticapitaliste, il a pris la parole lors du meeting central de l’université d’été de la LCR, pour y décrire la vie quotidienne des ateliers automobiles de Peugeot. Cinq salariés s’y sont suicidés début 2007. Voici un extrait de son intervention.
« Je voudrais rendre hommage à tous les camarades que l’exploitation capitaliste tue tous les jours dans le silence et le mépris et, tout particulièrement, à mes cinq camarades de l’usine, pour qu’ils ne soient pas morts pour rien. À l’usine, après la chasse aux défauts dans la production, on est maintenant passé à la chasse aux temps morts. On ne compte plus en minutes sur les chaînes, mais en centièmes de minutes. Du coup, on est occupé à 100 %. Dans le passé, on pouvait s’entraider, aider ceux qui coulent en ligne. On avait le temps d’aller manger. Aujourd’hui, la direction fait supprimer, par exemple, les chaises dans un secteur, afin que les ouvrières ne puissent pas s’asseoir entre deux voitures, sans aucune autre raison que de mettre la pression. Quand il fait chaud l’été, la direction n’accorde plus d’arrêt chaleur. C’est une vraie bagarre pour se faire remplacer quand on demande à aller aux toilettes, on y est parfois chronométré et sanctionné si on quitte le poste parce qu’on ne tient plus.
« Les postes pour les travailleurs anciens, usés ou handicapés, ont été supprimés. Des salariés avec de grosses restrictions médicales ont été reclassés en chaîne, des ouvriers proches de la retraite sont remis en ligne. Vieillir en chaîne est une terrible souffrance physique et morale. On nous tue lentement.
« C’est pour cela qu’un de nos camarades, très proche de nous et de nos idées, usé et handicapé par le travail, qui devait être remis en chaîne, a préféré boire du détergent industriel pour mettre fin à ses jours plutôt que de retourner à un poste en production. On nous impose des méthodes dites japonaises. Finis les coups de main, les blagues, les petits mots qui redonnent le moral. Comme des robots, nous sommes soumis à des gestes standardisés. Que l’on soit droitier, gaucher, petit ou grand, jeune ou vieux, il faut se soumettre physiquement à des normes de gestes imposés, soi-disant calquées sur le plus efficace. C’est une idiotie, mais c’est surtout une fatigue et une tension nerveuse supplémentaires. Et, en perdant la liberté d’organisation de notre travail, on perd nos coups de main, notre savoir faire, nos petits trucs. On perd le peu de goût qui nous restait à faire du bon travail.
« Notre camarade Maurice, qui s’est pendu dans l’atelier de mécanique, et qui avait un poste de contrôle de la qualité et de la sécurité, n’a peut-être pas supporté la contradiction entre son souci du travail bien fait – la sécurité pour les automobilistes – et les impératifs de productivité à tout prix qu’on lui imposait.
« Pour le patron, les dépressions sont liées à des caractères fragiles, les maladies ne peuvent être qu’individuelles et contractées à l’extérieur. Il ne se gêne pas pour faire lui-même le médecin ou se payer des médecins maison, afin de décréter qui est vraiment malade. Bien sûr, il fait pression pour qu’ils viennent travailler avec des béquilles, une minerve ou un plâtre. Il envoie des lettres de menaces aux malades, parce qu’ils perturberaient la production, ce qui est une cause de licenciement. Un de nos camarades au ferrage, qui s’est suicidé, aurait reçu ce type de lettres.
« Le patron nous fait constamment la morale sur notre santé. Il ne faut pas fumer, mais il nous fait travailler dans la fumée. Il ne faut pas boire, mais on respire des alcools de solvants. Il faut bien manger, mais il ferme les selfs et nous en sommes réduits aux sandwichs et aux pizzas. Il met des affiches partout pour la prévention des accidents du travail, mais il les dissimule ou il les nie. Mario, que nous connaissions bien et qui s’est suicidé, avait le dos bousillé et était de ceux qui avaient participé à notre lutte contre la fermeture des restaurants de l’entreprise.
« La direction interdit les postes de radio, il n’y a plus de musique, on ne peut plus chanter, siffler. On ne peut même plus parler parce qu’on n’a pas le temps ou que les postes sont trop éloignés les uns des autres : 40 mètres parfois, comme dans un nouveau secteur de l’emboutissage pour la 308. En plus de la charge de travail, il y a les déplacements sur le poste. On a compté : cela fait parfois dix kilomètres à pied par jour. La direction a le cynisme de nous dire que cela équivaut à une balade en forêt.
« Pour un oui ou pour un non, nous sommes convoqués dans le bureau des chefs. Ils mettent en place une espèce de tribunal. Le fautif est convoqué devant le directeur et un aréopage de cadres. Dès que, dans une équipe, il y a une bonne ambiance, la direction mute ses membres aux quatre coins de l’usine. Les conversations sont surveillées. Les contacts avec les éléments douteux sont déconseillés. Les sanctions tombent pour un rien. Une engueulade un peu vive, et c’est le risque d’être mis à la porte. Quand ce n’est pas direct, c’est un harcèlement insidieux et permanent, avec des menaces de mutation à un poste plus difficile. En mécanique, les vestiaires sont surveillés, afin qu’on n’y aille pas deux minutes trop tôt. Dans un secteur, il est arrivé que les dates de menstruation des femmes soient exigées pour qu’elles n’en profitent pas pour rester plus longtemps aux toilettes.
« Dans la situation actuelle, où les enseignants, les personnels de santé et la grande majorité de la population salariée se prolétarisent, je crois que le nouveau parti anticapitaliste (NPA) n’existera que s’il est capable de donner un visage et une expression à la souffrance et à la révolte des prolétaires et, à travers eux, à tous les pauvres et les salariés. Ils ont besoin d’un drapeau et d’une boussole. S’ils sentent que le NPA peut servir de pôle de regroupement, je suis sûr que nous trouverons alors dans la classe ouvrière, celle des usines et des chantiers mais aussi des services (la grande majorité du salariat et de la population), des forces insoupçonnées de révolte, de jeunesse, d’énergie, de dévouement, d’enthousiasme et de détermination, qui nous permettront de balayer le capitalisme et toute sa pourriture. » ■
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Ce n'est pas pour défendre le président actuel, mais est-ce que les méthodes décrites n'existaient pas déjà avant la présidence actuelle? Ont-elles été accentuées?
Le fameux "travailler plus pour gagner plus" était une promesse de campagne pour faire miroiter des salaires à la hausse (pouvoir d'achat...) sans toucher directement aux 35 heures.
Pas entendu, mais il y a de fortes probabilités que ce soit le cas. Quoique lorsque je vois que même Paris Hilton, qui a une voix difficilement qualifiable, parvient à sortir un disque, je me dis que Carla Bruni a ses chances.
Tout cela n'a rien de nouveau, le capitalisme et sa surproduction.
Je vous conseille Ecologica de feu André Gorz et Le droit à la paresse de Paul Lafargue.
j'ai regardé les 3 premiers episodes de intial D en streaming sur le net (j'avais jamais zieuté initial D de ma vie), et là hop, j'accroche grave !! je veux enchainer le combo par l'épisode 4 et là c'est le drame : le lien est mort !!!! aaaaaaaaaarrggggggghhhhhhhhh !!! j'suis deg !
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