NINJA COMBAT
Histoire de sortir des habituels sentiers battus des jeux de combat ou autres shoot them up de la Neo-Geo, j'ai choisi ici de vous parler d'un titre un peu plus obscure, en l'occurence Ninja Combat. Vous avez peut-être déjà lu que ce jeu était une daube, voici le difficile challenge de vous prouver le contraire !
Alpha Denshi, l'enfant secret de SNK
Ninja Combat a d'abord ceci de particulier qu'il s'agit d'un des tous premiers titres sortis sur Neo-Geo. En vous intéressant à ce titre, c'est bien face à la genèse de la mythique dame en noire (la console, pas Barbara) que vous allez vous trouver.
Ensuite, ce jeu a été développé et produit par Alpha Denshi (ADK). Ce studio était en fait composé de la fameuse Alpha Team de SNK, avant de devenir une entité à part entière dans les années 80. Le moins que l'on puisse dire, c'est les débuts furent difficiles. Entre un Exciting Soccer pas excitant du tout ou un Blue's Journey presque digne de la Master System, les premiers développements d'ADK ne sont pas restés dans les mémoires. Puis, c'est la révélation avec quelques titres phares tels que Magician Lord, Twinklestar Sprites , Ninja Commando ou encore World Heroes. Ninja Combat se situe justement à cette intersection, entre le moment où ADK commençait à développer des jeux ressemblant à quelque chose, sans encore avoir toute la maîtrise qu'on leur a ensuite connue.
Dernière particularité, les sprites ainsi que certains mouvements ressemblent fortement à Gang Wars, un autre titre d'Alpha Denshi sorti un an plus tôt (sur PCB "classique"). Les similitudes sont telles que l'hypothèse de graphistes communs ne fait aucun doute, mais le gameplay est tout de même beaucoup plus étoffé dans Ninja Combat.
Gang Wars et Ninja Combat sont dans un bateau...
Bon, la partie soporifiquo-culturelle est terminée. Au fond de la classe, vous pouvez vous réveiller. Nous allons attaquer le titre en tant que tel, vous pouvez mettre vos cagoules et sortir les nunchakus.
Un "Frappe-les-tous" sauce Shuriken et Sabre
Autant vous prévenir tout de suite. Si pour vous l'histoire du Beat Them All commence avec Cadillacs and Dinosaurs ou The Punisher, alors il va vraiment être difficile d'apprécier ce titre. Par contre, si vous frissonnez toujours sur le thème de Double Dragon, ou si vous trouvez que The Combatribes est l'un des jeux visuellement les plus réussis du monde, on devrait pouvoir s'entendre (et tant qu'à faire, se bastonner un bon coup).
Ha bah oui, quand même hein...
Une réalisation plus 80's que 90's...
Graphiquement, la bête accuse son âge. C'est coloré et bien animé, avec notamment quelques effets de zoom ou de rotation plutôt novateurs pour l'époque. L'ensemble est assez dynamique et parfois scénarisé. A part ça, il existe franchement mieux sur Neo-Geo. Sympa mais tout de même kitsch donc, les screens parlent d'eux-mêmes.
L'ambiance sonore est correcte, avec des thèmes entraînants et quelques voix digitalisées régulières. Là encore, c'est du bon sans casser des briques (à mains nues, bien entendu).
Un Gameplay aux petits oignons
Passé un compréhensible premier abord pas franchement enthousiaste, la surprise vient dans la jouabilité. Tout d'abord, le personnage principal dispose d'une palette de coups et de mouvements plutôt étonnante.
Les trois boutons (et non quatre, oldies je vous dis) sont utilisés comme suit.
Le premier permet d'attaquer. De base, vous pouvez simplement lancer des shuriken. Mais la variété d'armes à ramasser est assez impressionnante. Puisqu'elle va de la hâche, en passant par le sabre ou encore la hallebarde ! Si vous le maintenez appuyé, vous pouvez déclencher la super attaque spéciale de la mort qui tue... tellement qu'elle vous coûte une barre d'énergie (sur quatre, autant dire que ça part vite).
Le nunchaku (à gauche)qui est probablement la meilleure arme du jeu.
Et l'attaque spéciale (à droite) ne fait pas de quartier mais coûte cher à utiliser.
Le second est le bouton de saut (lorsque vous avez les shuriken), le troisième vous permet d'effectuer une espèce de pirouette (pas cacahouète). Ces deux mouvements sont combinables entre eux, ou avec le bouton d'attaque. On obtient donc une palette d'actions plutôt sympa.
Dernier détail, le second bouton sert également à lâcher l'arme supplémentaire dans le cas où vous en auriez ramasser une. L'avantage, c'est que c'est VOUS qui décidez quand vous voulez lâcher le sabre pour repasser aux shuriken. L'inconvénient, bien évidemment, c'est que vous ne pouvez pas sauter quand vous utiliser autre chose que ces derniers. Néanmoins, nous avons là encore une innovation sympa.
Au niveau des bonus, on en trouve principalement quatre : ceux qui vous permettent de récupérer votre énergie, qui augmentent le score, qui boostent votre puissance et enfin votre rapidité. Vous avez bien compris, les statistiques de votre personnage évoluent avec ces deux derniers bonus.
La pirouette et le lancer de shuriken boosté, façon boules de feu.
Enfin, Ninja Combat contient une idée que je trouve personnellement génialissime. Au milieu de chaque niveau, se trouve un demi-boss. Ce qui est plutôt sympa, c'est que ce personnage devient, une fois le niveau terminé, sélectionnable pour le suivant ! Avec une palette de coups (attaque spéciale incluse) qui lui est complémetement spécifique ! Seul bémols, si vous choisissez alors de jouer avec l'un de ces personnages "bonus", vous ne pourrez alors pas ramasser d'armes (celles-ci étant réservées aux héros "de base" du jeu). De plus, ces personnages supplémentaires étant au nombre de trois, on en aurait aimé un ou deux de plus. Quand une idée est bonne, on en est forcément friand !
Ici un exemple. Vous battez le demi-boss dans le premier niveau.
A la fin de ce dernier, il devient sélectionnable et jouable pour les suivants !
Pour résumer, on se trouve donc face à un beat them all aux personnages évolutifs, à la jouabilité étoffée, aux armes nombreuses et même avec des personnages supplémentaires jouables au fur et à mesure de votre progression. "Elle est pas belle la vie ?"
Nuit de folie
Jouer à Ninja Combat, c'est une plongée sans concession vers les années 80. C'est un peu comme regarder le premier Terminator ou boire du Tang. On sait que c'est ringard mais ça fait du bien. Ce titre est tellement bourré de clichés ou de déjà-vus qu'il constitue presque une encyclopédie ninjaïo-nanardesque.
Quant à la durée de vie, elle tient sur 7 niveaux franchement bien remplis. Bien entendu, c'est du Beat Them All, donc un peu répétitif et toujours plus sympa accompagné (bah oui, c'est jouable à deux quand même).
La femme à l'épée (à droite) est un autre demi-boss jouable du jeu.
Une conclusion purement oldies
Ninja Combat est donc un jeu à la réalisation objectivement moyenne pour une Neo-Geo, et ce malgré un gameplay déjà assez étoffé pour l'époque. Sûrement pas le meilleur des beat them all donc, mais le charme de ce titre est ailleurs. Ninja Combat, c'est avant tout un Renegade de luxe. Le genre de titres appréciés de celui qui a découvert le genre dans les années 80.
Pour deux ou trois dizaines d'euros, sans avoir à bricoler un interface exotique vers Jamma, et juste en insérant une cartouche, Ninja Combat vous offre un vrai et pur moment de oldisme. Et mine de rien, de tels compromis, y'en a pas tant que ça.
Un jeu que l'on aime comme un coup de coeur et pour son côté kitsch, donc, ou que l'on méprise avant de le revendre dans la minute suivant son essai. Mais dans tout les cas, qui ne laisse pas indifférent.
Allez hop, quatre petits derniers screens avant que vous ne retourniez sur King of Fighters !
C'est rétro, c'est beau.
Auteur : ANgI-
Mise en page : ANgI-
- Année de sortie : 1990
- Genre : Beat them all
- Développeur : Alpha Denshi / ADK
Histoire de sortir des habituels sentiers battus des jeux de combat ou autres shoot them up de la Neo-Geo, j'ai choisi ici de vous parler d'un titre un peu plus obscure, en l'occurence Ninja Combat. Vous avez peut-être déjà lu que ce jeu était une daube, voici le difficile challenge de vous prouver le contraire !
Alpha Denshi, l'enfant secret de SNK
Ninja Combat a d'abord ceci de particulier qu'il s'agit d'un des tous premiers titres sortis sur Neo-Geo. En vous intéressant à ce titre, c'est bien face à la genèse de la mythique dame en noire (la console, pas Barbara) que vous allez vous trouver.
Ensuite, ce jeu a été développé et produit par Alpha Denshi (ADK). Ce studio était en fait composé de la fameuse Alpha Team de SNK, avant de devenir une entité à part entière dans les années 80. Le moins que l'on puisse dire, c'est les débuts furent difficiles. Entre un Exciting Soccer pas excitant du tout ou un Blue's Journey presque digne de la Master System, les premiers développements d'ADK ne sont pas restés dans les mémoires. Puis, c'est la révélation avec quelques titres phares tels que Magician Lord, Twinklestar Sprites , Ninja Commando ou encore World Heroes. Ninja Combat se situe justement à cette intersection, entre le moment où ADK commençait à développer des jeux ressemblant à quelque chose, sans encore avoir toute la maîtrise qu'on leur a ensuite connue.
Dernière particularité, les sprites ainsi que certains mouvements ressemblent fortement à Gang Wars, un autre titre d'Alpha Denshi sorti un an plus tôt (sur PCB "classique"). Les similitudes sont telles que l'hypothèse de graphistes communs ne fait aucun doute, mais le gameplay est tout de même beaucoup plus étoffé dans Ninja Combat.
Gang Wars et Ninja Combat sont dans un bateau...
Bon, la partie soporifiquo-culturelle est terminée. Au fond de la classe, vous pouvez vous réveiller. Nous allons attaquer le titre en tant que tel, vous pouvez mettre vos cagoules et sortir les nunchakus.
Un "Frappe-les-tous" sauce Shuriken et Sabre
Autant vous prévenir tout de suite. Si pour vous l'histoire du Beat Them All commence avec Cadillacs and Dinosaurs ou The Punisher, alors il va vraiment être difficile d'apprécier ce titre. Par contre, si vous frissonnez toujours sur le thème de Double Dragon, ou si vous trouvez que The Combatribes est l'un des jeux visuellement les plus réussis du monde, on devrait pouvoir s'entendre (et tant qu'à faire, se bastonner un bon coup).
Ha bah oui, quand même hein...
Une réalisation plus 80's que 90's...
Graphiquement, la bête accuse son âge. C'est coloré et bien animé, avec notamment quelques effets de zoom ou de rotation plutôt novateurs pour l'époque. L'ensemble est assez dynamique et parfois scénarisé. A part ça, il existe franchement mieux sur Neo-Geo. Sympa mais tout de même kitsch donc, les screens parlent d'eux-mêmes.
L'ambiance sonore est correcte, avec des thèmes entraînants et quelques voix digitalisées régulières. Là encore, c'est du bon sans casser des briques (à mains nues, bien entendu).
Un Gameplay aux petits oignons
Passé un compréhensible premier abord pas franchement enthousiaste, la surprise vient dans la jouabilité. Tout d'abord, le personnage principal dispose d'une palette de coups et de mouvements plutôt étonnante.
Les trois boutons (et non quatre, oldies je vous dis) sont utilisés comme suit.
Le premier permet d'attaquer. De base, vous pouvez simplement lancer des shuriken. Mais la variété d'armes à ramasser est assez impressionnante. Puisqu'elle va de la hâche, en passant par le sabre ou encore la hallebarde ! Si vous le maintenez appuyé, vous pouvez déclencher la super attaque spéciale de la mort qui tue... tellement qu'elle vous coûte une barre d'énergie (sur quatre, autant dire que ça part vite).
Le nunchaku (à gauche)qui est probablement la meilleure arme du jeu.
Et l'attaque spéciale (à droite) ne fait pas de quartier mais coûte cher à utiliser.
Le second est le bouton de saut (lorsque vous avez les shuriken), le troisième vous permet d'effectuer une espèce de pirouette (pas cacahouète). Ces deux mouvements sont combinables entre eux, ou avec le bouton d'attaque. On obtient donc une palette d'actions plutôt sympa.
Dernier détail, le second bouton sert également à lâcher l'arme supplémentaire dans le cas où vous en auriez ramasser une. L'avantage, c'est que c'est VOUS qui décidez quand vous voulez lâcher le sabre pour repasser aux shuriken. L'inconvénient, bien évidemment, c'est que vous ne pouvez pas sauter quand vous utiliser autre chose que ces derniers. Néanmoins, nous avons là encore une innovation sympa.
Au niveau des bonus, on en trouve principalement quatre : ceux qui vous permettent de récupérer votre énergie, qui augmentent le score, qui boostent votre puissance et enfin votre rapidité. Vous avez bien compris, les statistiques de votre personnage évoluent avec ces deux derniers bonus.
La pirouette et le lancer de shuriken boosté, façon boules de feu.
Enfin, Ninja Combat contient une idée que je trouve personnellement génialissime. Au milieu de chaque niveau, se trouve un demi-boss. Ce qui est plutôt sympa, c'est que ce personnage devient, une fois le niveau terminé, sélectionnable pour le suivant ! Avec une palette de coups (attaque spéciale incluse) qui lui est complémetement spécifique ! Seul bémols, si vous choisissez alors de jouer avec l'un de ces personnages "bonus", vous ne pourrez alors pas ramasser d'armes (celles-ci étant réservées aux héros "de base" du jeu). De plus, ces personnages supplémentaires étant au nombre de trois, on en aurait aimé un ou deux de plus. Quand une idée est bonne, on en est forcément friand !
Ici un exemple. Vous battez le demi-boss dans le premier niveau.
A la fin de ce dernier, il devient sélectionnable et jouable pour les suivants !
Pour résumer, on se trouve donc face à un beat them all aux personnages évolutifs, à la jouabilité étoffée, aux armes nombreuses et même avec des personnages supplémentaires jouables au fur et à mesure de votre progression. "Elle est pas belle la vie ?"
Nuit de folie
Jouer à Ninja Combat, c'est une plongée sans concession vers les années 80. C'est un peu comme regarder le premier Terminator ou boire du Tang. On sait que c'est ringard mais ça fait du bien. Ce titre est tellement bourré de clichés ou de déjà-vus qu'il constitue presque une encyclopédie ninjaïo-nanardesque.
Quant à la durée de vie, elle tient sur 7 niveaux franchement bien remplis. Bien entendu, c'est du Beat Them All, donc un peu répétitif et toujours plus sympa accompagné (bah oui, c'est jouable à deux quand même).
La femme à l'épée (à droite) est un autre demi-boss jouable du jeu.
Une conclusion purement oldies
Ninja Combat est donc un jeu à la réalisation objectivement moyenne pour une Neo-Geo, et ce malgré un gameplay déjà assez étoffé pour l'époque. Sûrement pas le meilleur des beat them all donc, mais le charme de ce titre est ailleurs. Ninja Combat, c'est avant tout un Renegade de luxe. Le genre de titres appréciés de celui qui a découvert le genre dans les années 80.
Pour deux ou trois dizaines d'euros, sans avoir à bricoler un interface exotique vers Jamma, et juste en insérant une cartouche, Ninja Combat vous offre un vrai et pur moment de oldisme. Et mine de rien, de tels compromis, y'en a pas tant que ça.
Un jeu que l'on aime comme un coup de coeur et pour son côté kitsch, donc, ou que l'on méprise avant de le revendre dans la minute suivant son essai. Mais dans tout les cas, qui ne laisse pas indifférent.
Allez hop, quatre petits derniers screens avant que vous ne retourniez sur King of Fighters !
C'est rétro, c'est beau.
Auteur : ANgI-
Mise en page : ANgI-