De toutes les propositions d'aide affluant du monde entier, il y en a peut-être une qui risque de passer inaperçue au Japon. Elle est pourtant sincère, quoiqu'un peu intéressée. Des voix s'élèvent en Bulgarie sur la possibilité - pour l'instant très virtuelle - d'accueillir sur le sol national un grand nombre de Japonais désirant quitter leur région dévastée. Cette proposition a été formulée pour la première fois mardi 15 mars sur les ondes de la radio nationale par la sociologue Iskra Dandolova da l'Académie bulgare des sciences. "Des chercheurs et des représentants d'ONG bulgares proposent que notre pays accueille des personnes touchées par la catastrophe au Japon", a-t-elle dit en précisant qu'un Comité d'initiative local allait prendre en charge la réalisation de ce projet en coopération avec les autorités japonaises.
Mais c'est surtout sur Facebook que cette initiative semble s'être développée. Le même jour, une "cause" au nom explicite voyait le jour sur les réseaux sociaux : "Que la Bulgarie tende la main au Japon et accueille un million de réfugiés". Les organisateurs proposent aux autorités bulgares de prendre deux mesures d'urgence : 1) faciliter au maximum l'obtention de papiers de séjour pour les personnes concernées ; 2) identifier et localiser des familles, régions, localités susceptibles de les accueillir. "Les Japonais sont des gens connus pour leur attachement proverbial au travail et leur persévérance. Ils ne seront pas un poids pour pour nous, comme certains peuvent le penser".
S'exprimant dans les forums, les organisateurs de cette idée vont même plus loin en proposant que le gouvernement bulgare attribue des terres agricoles aux rescapés du tsunami et de la catastrophe nucléaire. "Comme cela, notre agriculture aura une chance de sortir du coma. Sans parler du dépeuplement des campagnes", argumentent-ils.
Cette idée a trouvé un certain écho dans la presse populaire. Le quotidien 24 Tchassa y a consacré son éditorial du 16 mars. "Il se trouvera toujours quelqu'un pour dire que cette initiative est hypocrite. Mais, au fond c'est notre seul moyen de montrer notre solidarité envers les Japonais. La Bulgarie est l'un des rares pays européens où des terres à l'abandon attendent une main d'oeuvre enthousiaste et qualifiée", écrit le journal qui admet néanmoins qu'il est peu probable que des Japonais se précipitent pour travailler en Bulgarie. "Jusqu'à ce jour, notre pays est surtout une destination pour des retraités amateurs de nature sauvage et de yaourt", poursuit 24 Tchassa. A la une du journal, on trouve d'ailleurs le témoignage de la famille de Leo et Satomi Takada, un couple d'une soixantaine d'année qui a élu domicile depuis dix ans dans le petit village de Karavelovo, dans les Balkans bulgares.
Depuis le lancement de cette idée, deux localités ont répondu à l'appel d'accueillir des sinistrés japonais : Staliska Mahala, un petit village des environs de Lom (nord-ouest) et la ville de Razgrad (nord-est). Dans cette dernière, c'est un association locale, les Amis du Japon, qui se propose d'héberger chez l'habitant d'éventuels "réfugiés écologiques" du pays du Soleil levant. Le 17 mars, cette dernière information a fait la Une du quotidien Standart qui a titré sur ce Japon qui "plie bagage".
Le quotidien Troud donne, lui, longuement la parole au maire de Staliska Mahala, Alexandre Milanov. L'édile du petit village estime que cette mesure sera surtout bénéfique à la Bulgarie, en insistant lui-aussi sur l'amour du travail et de la discipline des Japonais qui pourront servir "d'exemple" aux Bulgares.
C'est un point sur lequel tous les commentateurs tombent d'accord : "Vivement que les Japonais viennent pour nous sortir du pétrin", disent-ils en substance, comme si la Bulgarie avait été victime elle-aussi d'un cataclysme. "Ne nous cachons pas, nous cultivons en secret l'espoir d'avoir enfin trouvé des personnes capables de nous remettre dans le droit chemin et de nous apprendre comment reconstruire notre pays", conclut le quotidien 24 Tchassa.
Les journalistes et les Français me font pitié en ce moment, entre le voyeurisme des premiers et la connerie des autres, je me dis qu'on est vraiment un pays de débiles parfois...
Y'a vraiment quelque chose qui me gêne dans ton message, que je trouve même inadmissible.
Le réacteur 3 de Fukushima 1, déjà endommagé par une explosion, a laissé échapper une fumée noire. Ce réacteur abrite du combustible MOX.
Sinon, sur une note plus gaie, le nuage devrait passer aujourd'hui au-dessus de la Suisse. Cependant, aucune crainte: comme les Suisses ont les poumons en or, ils devraient non seulement n'avoir aucune appréhension, mais en plus, ils vont aspirer tout le nuage, épargnant ainsi à la France le test de l'étanchéité de ses frontières.
Le réacteur 3 de Fukushima 1, déjà endommagé par une explosion, a laissé échapper une fumée noire. Ce réacteur abrite du combustible MOX.
Sinon, sur une note plus gaie, le nuage devrait passer aujourd'hui au-dessus de la Suisse. Cependant, aucune crainte: comme les Suisses ont les poumons en or, ils devraient non seulement n'avoir aucune appréhension, mais en plus, ils vont aspirer tout le nuage, épargnant ainsi à la France le test de l'étanchéité de ses frontières.
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