De rouille et d'os : les critiques quasiment unanimes me faisaient une fois de plus flipper. Même Télérama a aimé.
Le pitch (oui, ce mot est horrible) me plaisait pas trop.
Je connaissais pas l'acteur belge.
En revanche, j'avais adoré tous les derniers flims d'Audiard, préférant à chaque fois le dernier au précédent. La barre était donc super haute avec Un Prophète.
Hé ben, j'ai pas trop aimé.
Les acteurs sont très bons. Même le gamin ne joue pas mal. La réalisation est très bonne également, on reconnaît le style d'Audiard et tout. J'ai pas trouvé vraiment de défaut. Sûrement l'histoire qui ne m'a pas super emballé, c'est assez déprimant peut-être, je ne sais pas. C'est un bon flim mais je suis assez déçu bien que je m'y attendais un peu. Dommage :(
Polisse- J'avais bien aimé, en plus le film est assez réaliste, par rapport à ce qu'il se passe dans la vraie vie.
Non non et putain de non. Déjà réaliste ou pas ça fait pas un bon film. Après et surtout, Polisse n'est à aucun moment proche d'un quelconque réel pour la simple et bonne raison que la réalisatrice n'a absolument rien à foutre de son sujet. Ce qui compte - c'est déjà le cas dans ses précédents films et ça le sera aussi dans le dernier qu'elle fera - c'est elle. La plus grosse quenelle du ciné français de ces dernières années a été de faire croire que Polisse était un film important, à message ; un film utile pour les spectateurs, pour les enfants dont on raconte la vie/calvaire etc. En fait c'est surtout un film important pour les acteurs - tous célèbres hein car faut pas déconner - qui croient pour certain faire là du VRAI cinéma (tu sais le genre du film où un an après on te fout un césar dans le cul). Mais quand même, en laissant de côté les acteurs (certains pas mauvais ma foi), l'écriture catastrophique des personnages (spoil utile: à la fin le perso de Marina Foïs se suicide en sautant pas la fenêtre kikoolol), le gros caca du film, le putain de caillou dans la putain de chaussure - genre la roche de Solutré - c'est Maïwenn. Le regard qu'elle porte sur ses personnages, sur les gamins qu'elle dit protéger, c'est ce qu'on peut faire de plus putassier au cinéma. On est au sommet du truc. La question qu'elle se pose avant de faire son film c'est : Comment après 1h30 de film avec un sujet grave, tabou dans le ciné français et visuellement plein de plans potentiellement tire larmes, comment je pourrais en sortir grandit ?
Première étape:
1. Jouer dans son propre film. Pas de soucis, beaucoup le font, le ciné c'est de l'égo en images, je peux y aller.
2. M'écrire un personnage "neutre" qui me permette de ne JAMAIS me mouiller. Photographe genre je fais le making-off de my own fucking movie c'est cool nan ? - appareil photo argentique bien sûr rekikoolol.
3. A côté de l'histoire pesante des gosses qui se font enculer par leur beau-père, m'écrire une petite romance perso avec le rappeur au grand coeur Joey Starr - quand même, il est moins sauvage qu'on pourrait le croire. Je te jure il mange avec des couverts.
4.Roulement de tambours : intervenir dans quelques scènes comme le personnage omniscient de mon propre film pour mettre les points sur les i, bien enfoncer les clous, baiser les spectateurs jusqu'à la moelle.
Je copie colle l'extrait d'un chouette article de l'excellent Samir Ardjoum:
Polisse est l’exemple idéal de cette configuration légèrement vaine qui peut s’orienter parfois vers une voie assez ambiguë. Quelque chose d’ingrat se faufile dans ce film qui épouse le social, qui superpose un cinéma – faussement – réel et une fiction insalubre. Prenez cette séquence où Joey Starr tente de calmer un enfant qui vient d’être délibérément abandonné par sa mère, sans le sou pour trouver une chambre d’hôtel. La scène est terrible, la réalisatrice en est consciente et filme en continu l’enfant qui laisse éclater sa colère. Étant donné que cette séquence fut écrite pour Joey Starr, le mérite lui reviendra donc. Le spectateur, finalement, tirera deux conclusions saugrenues : Joey Starr, l’acteur-citoyen n’est pas celui que veulent nous montrer des médias sans âme et surtout que le film est vraiment juste dans sa description du malaise social. Maintenant observons de nouveau et méticuleusement cette séquence et l’on constatera un geste aussi furtif qu’intriguant : celui de Maiwenn –son personnage dans le film est photographe- qui se penche et susurre quelques mots à l’oreille de cet enfant. Soudain, il ne pleure plus, il est serein, apaisé… car le tournage est terminé ! Ce n’est pas Joey Starr qui a son heure de gloire, c’est la réalisatrice en personne qui est rentrée dans le cadre pour faire changer les choses, pour les manipuler, pour les rendre plus accessibles à un spectateur amoindri par la force émotionnelle de cette action. Un enfant pleure, sa mère vient de l’abandonner, un acteur de cinéma tente de le rassurer, car le cinéma c’est la vie, et finalement, ce sera la réalisatrice, celle qui tire sur toutes les ficelles, qui va amplifier sa manipulation en retirant toutes cartes réflectives à un spectateur médusé. À partir de cet instant, le cinéma n’existe plus car le risque tant vanté par Serge Daney se fait empiéter par la morale. Sans cela le film ne peut fonctionner car l’auteur, dont les intentions sont de délivrer un message psychologique, sera inapte à contrôler le regard de ses spectateurs.
J'ai une amie qui dirige un centre social à Paris qui m'avait écrit (dsl pour les fautes de frappe, c'est du chat :
Polisse c'est la réaction épidermique! C'est le degré zéro de la conscience, de l'humilité. Polisse a déchaîné en moi quelque chose d'insoupçonnable de la haine, du rejet, de la honte pour nos professions. Je travaille avec ces brigades qui se sont senties humiliées!
Je reprend l'exemple de l'enfant séparé de sa maman, moi, je sais que cela ne se passe pas comme ça. Mais passé cette réalité, il y a un soulagement de la part du metteur en scène qui dit : ok, voilà, ça c'est fait, mais qui n'a aucune charge émotionnelle!!!!!!!!! Dans cette séquence, c'est l'assise d'un bonne conscience, un plan qui ne suggèrent rien mais impose tout! C'est insupportable, en tant que spectatrice, insupportable en tant que travailleur social car, c'est une dictature, dictature de l'image sans concept, dans le vide, par caprice.
Ce dernier mot résume bien tout le cinéma de Maïwenn.
Caprisse.
Dernière modification par Shitao, 20 mai 2012, 14h40.
Non non et putain de non. Déjà réaliste ou pas ça fait pas un bon film.
On est d'accord, relis mes posts du dessus.
Ensuite, le film est réaliste dans les faits :
- les problèmes des centres d'accueils
- les nanas qui sucent pour un portable
- les viols de gamin
- les mères qui branlent/sucent leur enfant
Forcément que la mise en scène est subjective, c'est pour ça que ça s'appelle un film.
C'est pareil moi ça me fait marrer quand on voit des programmeurs ou des hackers/crackers dans les films, c'est du cinéma c'est tout.
C'est réaliste (le piratage ça existe) mais la mise en scène ne l'est pas (des milliers de photos qui s'ouvrent quand on supprime un répertoire du disque dur )
C'est sur, filmer un mec qui écrit : rm -rf / et que ça affiche rien c'est pas super palpitant, mais c'est ça dans la réalité de la vraie vie de tous les jours.
Je rejoins Arn, Shitao est un tox du cinoch (et il peut sortir un pavé sur n'importe quel film)
Pour apporter mon point de vue sur ce flim (que je n'ai pas vu ^^); je dirais justement que j'avais envie de le voir et que maintenant, ce n'est plus le cas j'en ai encore plus envie
Non je n'étais pas très fan de Nolwenn Maiwenn, cette gonzesse m'énervait chaque fois que je la voyais et ses films m'intéressaient pas plus que ça mais après la bande annonce de "Poliss" et tout le tapage qui y a eu autour de ce dernier, j'étais très désireux de le voir (pas au ciné, pour ça je peux attendre, c'est pas Prometheus non plus). Je n'avais donc pas plus cherché d'infos que ça dessus et pour moi son film se rapprochait d'un "L.627", ce qui donne vous le reconnaitrez, grandement envie ! Non? Ha bon, enfin moi oui!
Bref, après vos retours j'ai toujours envie de le voir mais c'est sûr, je ne le verrai pas avec le même regard (je plisserai les yeux, je commence à avoir besoin de lunettes ).
un bon classique pour moi ce soir : A toute allure, avec Charlie Sheen !
Rapide, nerveux, drôle, du bon ciné popcorn
Avec ce bon Henry Rollins en super flic
Sinon je suis entierement d'accord avec shitao, j'ai du me taper polisse, et comment dire bah non quoi
Rajouter quoique ce soit a l'argumentation de Shitao serait inutile
De toute facon le cinema francais est mort depuis longtemps
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