Envoyé par grigri
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"When "2001" opened in 1968, it was greeted with derisive snorts from practically every major critic except Penelope Gilliatt. "A monumentally unimaginative movie," wrote Pauline Kael. "A major disappointment," said Stanley Kauffmann. "Incredibly boring," commented Renata Adler. "A regrettable failure," wrote John Simon, shrugging it off as "a shaggy God's story." "A disaster," said Andrew Sarris."
On a tous les droits tu sais. On a le droit d'aimer 2001, l'odyssée de l'espace sans rien n'y comprendre ; on a le droit de ne pas aimer Shining. On fait ce qu'on veut face aux images qu'on nous donne à voir et faut être très con pour aimer ou détester tel ou tel film seulement parce qu'il s'agit de l'oeuvre de ceux qu'on appelle pompeusement les "maîtres" (c'est pas forcément bien car c'est un film de Kubrick ; c'est pas forcément surfait car c'est un film d'Hitchcock).
Je n'ai que très peu d'explication quant à 2001, l'odysée de l'Espace mais bizarrement c'est l'un de mes Kubrick préférés avec Shining. Je n'ai pas envie de tout comprendre (le puis-je ?) et si j'avais vraiment envie j'irais lire les bouquins de Clarke ou j'essayerais de relire Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzche (à chaque fois pour l'instant il m est tombé des mains).
Kubrick est un maniaque du détail. S'il ouvre son film avec Ainsi parlait Zarathoustra de Strauss c'est pas un hasard. En paraphrasant Nietzche "L'homme est une corde tendue entre le singe et le surhomme". Des hommes-singes de l'intro à l'enfant lumière du final qui revient sur terre, Kubrick nous montre vivre cet homme. Il nous montre que l'homme devient homme avec l'apparition d'un monolithe entièrement lisse mais emettant pourtant un bruit assez horrible. Qu'est ce que le monolithe ? L'idée d'humanité ? Dieu ? Une conscience collective (religieuse ou autre ) ? Dans "3001", que je n'ai pas lu, il y a une guerre entre l'humanité et ces monolithes... Ce monolithe est sans doute plus concret qu'on pourrait le penser.
Un texte de N. Abraham & M. Törok ("L'enfant majuscule et l'unité duelle", in L'Ecorce et le noyau) que j'avais trouvé à l'époque m'avait beaucoup fait penser à 2001, l'odyssée de l'espace.
« Qu’est-ce qui a bien pu forcer notre mère primordiale à perdre ces longs poils touffus, cet organe passif de l’instinct ? Il fallait sans doute qu’elle eût été elle-même un bébé décramponné et, de plus, qu’elle eût fait une identification mélancolique à " pas-de-poils-pour-bébé ". Alors, tout comme elle-même avait été laissée choir, elle fit tomber toute sa pilosité, faisant ainsi de sa peau devenue sans poils un premier avertissement de ce que la réalité existe, c’est-à-dire, qu’elle est, précisément, ce qui n’est pas, ce qui manque à l’instinct […] »
Dans 2001, l'Odyssée de l'espace, les hommes en perdant leurs poils, en devenant Homme, ont perdu leur instinct. La machine HAL a beau les copier, a beau essayer de retrouver cet instinct, cela le détruira. L'enfant lumière du final, c'est peut-être l'Homme qui a digéré ce qu'il a été (un singe, un homme imparfait) et qui devient un Autre, une combinaison des deux ; la conscience et l'instinct réunit. L'enfant lumière c'est par lien celui de Shining (un film plus lié aux précédents films de Kubrick qu'au livre de Stephen King. Ce dernier d'ailleurs détesté le film dès sa sortie et en a lui même réalisé un pour la TV si je me souviens bien). Car qu'est ce que le "shining" si ce n'est une capacité qui élève ceux qui la possède des autres hommes ?


(sauf si l'envie t'es passée, bien sûr)




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